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Compassion et Empathie : Outils nécessaires ou non ?

Dernière mise à jour : 25 déc. 2019

« Si toutes nos blessures étaient taguées sur nos fronts, nos relations seraient construites différemment »

Le plus souvent, nous avons tendance à nous fier à nos premières impressions en ce qui concerne autrui et ce, que ce soit sur le plan physique ou comportemental. Inconsciemment, le jugement a tendance à se mettre en place en une fraction de seconde et s’inspire de nos expériences et de la société dans laquelle nous vivons (surtout en France). Sachant qu’en suivant une recette culinaire sans nous tromper nous sommes certains d’obtenir le même plat à chaque fois ou qu’en mathématiques un calcul exact donnera toujours le même résultat, c’est exactement la même règle lorsque dans la vie nous faisons cette opération : (stéréotypes x a priori transmis de génération en génération) + un soupçon d’influence = manque d’empathie.

Ces exemples ont été programmés dans nos cerveaux et nous fabriquent des idées toutes faites avant même d’apprendre à connaitre l’autre. Par exemple, même en 2018, un chirurgien très tatoué qui se présente en consultation ou une jeune fille adepte de tenues affriolantes victime de viol laissera toujours perplexe et suscitera des questionnements et regards intimidants à tous les coups, car nous vivons encore dans d’anciennes moeurs et ne répondons presque jamais positivement face à des situations qui nous sont inconnues et auxquelles nous ne sommes évidemment pas encore habitués. Ces deux visions de l’autre sont totalement opposées et nous sommes instantanément certains de n’avoir aucun point commun avec ces gens sans même connaitre leur histoire.



« Je me demande bien ce que cette personne a vécu pour ressembler à ça, pour qu’il lui arrive cela et pour qu’elle se comporte ainsi ? »


Ces questions, nous ne nous les posons pratiquement jamais mais il faut savoir qu’elles représentent la naissance de la compassion et de l’empathie.

Avant tout, il faut savoir que ces deux mots ne veulent pas dire la même chose à 100% : lorsque nous faisons preuve d’empathie nous prenons en considération les différences des autres, avons conscience de leurs émotions et nous ne tirons pas de conclusions hâtives sans possession d’informations véridiques, tandis que lorsque nous avons de la compassion nous possédons clairement de l’empathie, mais ce sentiment est complété par le besoin d’aider l’autre.

En ayant de la compassion et de l’empathie nous ne sommes en aucun cas obligé d’accepter les situations et façons d’être des autres, mais ce qui fera de nous des êtres humains décents sera de ne pas placer de jugement par automatisme. [ Par exemple : L’homme qui a violé -> bien entendu il mérite sa condamnation ainsi que la souffrance qui va avec, mais je peux vous avancer tout comme certains de mes confrères psychanalystes que cet homme a été victime avant d’être coupable. Ce viol qui est l’objet par lequel il a exécuté son trauma traduit le plus souvent qu’il a vécu des violences à caractère sexuel ou autre dans le passé pour lesquelles il ne s’est pas fait suivre par un professionnel ce qui l’a conduit à ce crime.]



Par conséquent, le but n’est pas de tisser un lien avec tout le monde ni d’apprendre l’historique de tout un chacun mais d’avoir de l’empathie et un minimum de compassion lorsque cela est nécessaire. La plupart du temps ce sont les points communs que nous partageons avec les autres qui nous permettent de nous identifier à eux et naturellement il sera beaucoup plus simple pour un enfant de divorcés de comprendre pourquoi un autre se rebelle face à la même situation plutôt qu’à un enfant dont les parents sont toujours mariés.

Dans tous les cas, nous serons toujours mis dans une catégorie, soit nous faisons partie de ceux qui sont trop agressifs, trop extravagants, trop renfermés, trop confiants, trop gentils, trop peureux etc. jusqu’à ce que notre histoire soit racontée. L’hypocrisie dont nous faisons preuve par défaut lorsque nous passons de << jugement instantané >> à << empathie suite à la justification >> est exactement similaire au jugement que portait le monde sur l’alcoolisme d’Amy Winehouse ou l’abus de drogue de Whitney Houston avant d’aller pleurer devant leurs documentaires avec la même phrase à la bouche « je n’avais aucune idée de tout ce qu’elles avaient vécu ».

De ce fait, tout ce que je peux vous conseiller c’est de ne pas finir comme ces gens devant ces documentaires surtout, car lorsque nous cataloguons les autres sans savoir, nous n’avons aucun droit de nous révolter lorsque nous nous faisons cataloguer.


PS : Les deux documentaires sont disponibles sur Netflix pour ceux qui sont intéressés.


I.M

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